La Conférence régionale des financeurs du sport Centre Val de Loire a organisé en présence de la Préfète Sophie Brocas une présentation de la stratégie régionale Sport Santé 2024/2028, le 20 février. Cette présentation a rassemblé les différents pilotes de cette stratégie (Délégation Régionale Académique à la Jeunesse, à l’Engagement et aux Sports, Agence régionale de Santé Centre-Val de Loire, Comité Régional Olympique et Sportif Centre-Val de Loire). Afin de marquer leur engagement, les différentes parties prenantes ont signé cet outil de référence en présence de la presse, en amont de l’assemblée plénière.
L’inactivité physique tue
Cette stratégie s’inscrit dans un contexte national comme régional d’inactivité et de sédentarité de la population. 47% des femmes et 29% des hommes sont inactifs physiquement. 37% des 6-10 ans et 73% des 11-17 ans n’atteignent pas les recommandations en matière d’activité physique. Une situation liée aux évolutions de société (rapport aux écrans…) qui a des conséquences sur la santé de nos concitoyens. L’inactivité physique tue autant que le tabagisme (5 millions de décès dans le monde).
Dans le cadre du Projet Sportif Territorial de la Conférence régionale du sport Centre-Val de Loire, ce constat a poussé les acteurs régionaux à se mobiliser pour la création d’une stratégie régionale Sport Santé, sachant que l’activité physique adaptée est considérée comme thérapeutique non médicamenteuse à part entière, depuis 2011, par la Haute Autorité de Santé (HAS).
Cette stratégie a pour but de répondre à trois objectifs transversaux : structurer le sport santé en région Centre-Val de Loire, développer des environnements favorables à un mode de vie physiquement actif (mobilités actives) et enfin évaluer le déploiement et les effets du sport santé en Centre-Val de Loire. Quatre axes stratégiques ont été définis pour mettre en œuvre cette stratégie.
Des enfants aux personnes atteintes de maladies chroniques
La promotion de l’activité physique et sportive auprès des enfants, des adolescents et des étudiants dans tous les temps éducatifs en est le premier axe. Cela passe par des actions concrètes comme la communication sur les équipements sportifs de proximité, la formation des éducateurs sportifs aux activités d’éveil dès l’âge de trois ans mais aussi le développement du Pass’Sport ou encore le rapprochement des Maisons Sport Santé du milieu scolaire.
Le développement de l’activité physique et sportive en milieu professionnel (entreprises, administrations, indépendants) constitue le deuxième axe de cette stratégie. Un développement qui passe notamment par une sensibilisation des dirigeants aux bienfaits de l’activité physique et sportive en leur démontrant les bénéfices pour l’entreprise mais aussi en formant les éducateurs à la spécificité du milieu du travail.
Le troisième axe porte sur le développement de l’Activité Physique Adaptée (APA) sur prescription pour les personnes atteintes de maladies chroniques. Au-delà d’un travail d’identification de l’offre existante sur les territoires, il s’agit d’informer les personnes atteintes de maladies chroniques, notamment en présentant le fonctionnement des Maisons Sport Santé en milieu hospitalier mais également en communiquant auprès des professionnels. Le but est de pouvoir garantir la qualité du parcours individualisé d’APA en outillant, par exemple, les médecins avec une prescription type et en mettant en place un accompagnement individualisé pendant et après une prescription. Pour permettre ce développement, une valorisation financière de l’accompagnement pendant et après une prescription est envisagée.
Enfin, le dernier axe consiste en la promotion des offres de pratiques ciblées d’activité physique et sportive auprès des publics spécifiques ou éloignés (personnes âgées, en situation de handicap, en précarité mais aussi les demandeurs d’emploi, les publics pris en charge par l’aide sociale à l’enfance ou en milieu carcéral…). Outre une valorisation des dispositifs existants, parmi les leviers identifiés, il y a la mutualisation des créneaux de pratique proposés, la sensibilisation des travailleurs sociaux à l’importance de l’activité physique et sportive mais aussi la formation des éducateurs sportifs aux spécificités de l’accompagnement de ces publics.
« Une action majeure de prévention »
Lors de la présentation à la presse, Sophie Brocas, la Préfète de la région Centre-Val de Loire a assuré concernant cette stratégie : « on y met les moyens. Ce n’est pas un plan de plus ! Cette stratégie va profiter à l’ensemble de la population ! » Sophie Brocas a notamment cité l’exemple d’un des deux projets emblématiques de la Conférence Régionale du Sport Centre-Val de Loire : les gymnobus qui permettront d’aller directement au contact des entreprises et de leurs salariés pour pratiquer une activité physique. « Le premier camion doit être lancé après les Jeux Olympiques et Paralympiques, dans le cadre de l’héritage !», a rebondi Paul Seignolle, vice-président de la Conférence Régionale du Sport Centre-Val de Loire.
Clara de Bort, directrice de l’Agence Régionale de Santé Centre-Val de Loire, quant à elle, a insisté sur la notion d’activité physique et sportive. « Cette stratégie concerne aussi les personnes qui n’ont pas fait depuis longtemps de sport. Marcher est bon pour la santé. L’activité physique et sportive a un aspect protecteur et peut éviter d’arriver à des situations dégradées pour des personnes âgées. C’est une action majeure de prévention car nous faisons face aujourd’hui à une véritable « épidémie » de sédentarité ! La chaise tue ! », a poursuivi la représentante de l’Agence Régionale de Santé Centre-Val-de-Loire avant de rappeler que l’inclusion passe aussi par les activités de loisirs, en allant vers les personnes plus vulnérables.
« Cela correspond justement au deuxième projet emblématique de la Conférence Régionale du Sport : Heure & Cap qui propose de l’activité physique aux personnes éloignées de la pratique physique », a précisé Jean-Louis Desnoues, président du Comité Régional Olympique et Sportif Centre-Val de Loire. « Les Jeux Olympiques et Paralympiques sont une opportunité, celle de la force de l’exemple. Dans le Loiret, un de mes prédécesseurs, Maurice Châtelet est centenaire et va être porteur de la flamme ! Il est encore autonome. C’est une illustration des bienfaits de l’activité physique et sportive pour la population du Centre-Val de Loire ! », a observé ce représentant du mouvement sportif.
Francis Cammal, président de la Conférence Régionale des Financeurs du Sport a, pour sa part, rappelé que la promotion de l’activité physique et sportive était la Grande Cause Nationale et que des actions pour mobiliser par le sport sont prévues, notamment le 25 mai à CO’ Met à Orléans. « Il faut mettre en avant la nécessité de la pratique physique ! », a conclu Francis Cammal.