Accueil de la Conférence regionale du sport en centre val de loire
L'étude sur l'impact du changement climatique sur la pratique sportive a été commandée par la DRAJES Centre-Val de Loire.
L’étude sur l’adaptation du sport au changement climatique en Centre-Val de Loire a été réalisée à la demande de la DRAJES Centre-Val de Loire.

Lors de la conférence des présidents de Ligues et Comités, organisée par le Comité Régional Olympique et Sportif, le 3 octobre, les premiers résultats de l’étude réalisée à la demande de la DRAJES (Délégation régionale académique à la jeunesse, à l’engagement et aux sports) Centre-Val de Loire par Maël Besson et l’agence Sport 1.5 concernant l’adaptation du sport au changement climatique en Centre-Val de Loire ont été présentés.

Après une présentation des travaux de la coalition régionale « Vers un sport écoresponsable », Maël Besson a dévoilé les premiers résultats de l’étude sur l’adaptation du sport au changement climatique. Celle-ci présente un scénario prospectif où les pratiques sportives régionales doivent faire face aux aléas changement climatique : augmentation du nombre de jours chauds, nombre de journées estivales (jours où la température dépasse 25°C), nombre de jours secs, nombre de jours avec avec risque d’incendie, risque de retrait – gonflement des argiles, augmentation du cumul de précipitations hivernale.

Six ligues ont été mobilisées pour réaliser ces projections : la ligue de badminton ainsi que celles de cyclisme, de football, de golf, de natation et d’équitation. Des sports représentatifs des différentes pratiques en région : sport collectif comme individuel, d’extérieur comme intérieur…

Présentation de l'étude par Maël Besson sur l'adaptation du sport en Centre-Val de Loire au changement climatique.
Le changement climatique peut avoir un impact sur les pratiques.

Interdiction d’accès aux massifs forestiers, gymnases à plus de 30°C

Le badminton comme les autres sports se pratiquant dans des gymnases devra faire face à une augmentation des jours où les températures dépasseront les 30°C. 84% des gymnases de la région subiront en moyenne entre 20 et 30 jours par an à plus de 30°C.

De même, pour les sports de nature, si la température annuelle augmente de 2°C, la région devrait faire face à une situation comparable à celle des Landes pour le risque de feu dans les forêts. Les pratiquants de VTT devraient donc être confrontés à 10 à 25 jours d’interdiction d’accès aux sites boisés.

Pour le football, les fortes chaleurs peuvent avoir des conséquences sur les joueurs et les périodes sportives. Un impact qui concerne aussi les pelouses : risque de développement de champignons sur les gazons naturels, échauffement des surfaces synthétiques et libération de certaines molécules selon la typologie des matériaux.

Les sports aquatiques comme la natation se pratiquant dans les plans d’eau naturels, dans un monde à + 2°C, seraient plus vulnérables au développement des cyanobactéries au niveau des différents sites de baignade.

Restriction d’arrosage et retrait gonflement des sols argileux

Jusqu’à cinq mois de jours secs dans les années les plus extrêmes pourraient être recensés. Les conséquences des sécheresses sur les parcours de golf sont les restrictions d’arrosage pouvant endommager les parcours, la dégradation de la qualité de jeu, une augmentation de la vulnérabilité aux fortes précipitations mais également une fermeture temporaire pour la restauration du golf et donc une perte de revenus d’exploitation … Pour rappel, en août 2022, 92% des golfs se situaient dans une commune concernée par un arrêté « crise ».

Dans ce scénario, 50% des terrains de football devraient connaître une augmentation de deux mois secs par an. 76% des installations équestres sont également situées sur des sols avec un risque de retrait – gonflement des sols argileux. Par ailleurs, dans les structures équestres, 70% des professionnels rencontreront des contraintes concernant l’eau d’abreuvement pour leur structure.

Une augmentation moyenne de 12% du cumul de précipitations hivernales

Dans ce monde à + 2°C, le régime des pluies serait également modifié. Les sécheresses se multiplieraient en période estivale mais les précipitations hivernales seraient également plus intenses en moyenne. Des phénomènes qui augmentent les risques d’inondation pour les terrains engazonnés car les sols perdent leur capacité à absorber l’eau. Pour le golf, cela veut dire une réduction du temps de jeu.

De quoi réfléchir à de nouveaux moyens pour adapter les pratiques. Certaines disciplines se sont déjà emparées de cette question comme l’équitation qui travaille sur une alternative en bois pour ses carrières afin limiter l’usage de l’eau. Idem pour les fédérations de golf et de football qui ont lancé, quant à elles, des recherches au niveau des surfaces en gazon naturel.