La Conférence Régionale du Sport Centre-Val de Loire porte deux projets emblématiques, les fameux CPOF (Contrats Pluriannuels d’Orientation et de Financement). Si le projet Gymno’bus, porté par la Ligue Centre-Val de Loire de sport d’entreprise, devrait commencer à circuler au dernier trimestre, le projet Heure & Cap a quant à lui déjà débuté. Objectif : impliquer les publics les plus éloignés de toute pratique physique ou sportive !
Dispositif porté par le Comité Régional Olympique et Sportif (CROS) en articulation avec les actions du Comité Paralympique et Sportif Français (CPSF) ainsi que celles de l’Union Française des Œuvres Laïques d’Education Physique (UFOLEP) dans le cadre du dispositif d’inclusion par le sport (DIPS), Heure & Cap est présent dans toute la région Centre-Val de Loire dans une démarche de sport santé pour tous. Concrètement il s’agit de proposer des temps d’activité physique ou sportive dans des établissements médico-sociaux, des EHPAD, des accueils de jour pour personnes âgées comme dans des établissements accueillant des personnes en situation de handicap ou dans des associations luttant contre l’exclusion mais aussi dans des centres sociaux, des accueils de jour pour des personnes en grande précarité…
Le but est de permettre à ces publics éloignés de l’activité physique et sportive d’intégrer ou de réintégrer une pratique dans leur quotidien.
Objectif santé
Heure & Cap se base, en effet, sur la définition de la santé de l’OMS : le bien-être physique, le bien-être mental et le bien-être social. Cela passe par des cours donnés par un club ou un éducateur sportif en établissement mais aussi par des cours en direction d’un public fragile voire vulnérable, en dehors des structures (personnes sans abri, femmes victimes de violences, personnes en précarité…), orienté par des travailleurs sociaux ou des bénévoles d’associations caritatives dans une logique de parcours d’insertion global des personnes.
L’inscription en club
Au sein des structures, place à de l’équithérapie, de l’aviron, de l’escrime, du renforcement musculaire ou encore de la plongée subaquatique, du tennis de table, de la boxe éducative ainsi que du volley-ball, du volley assis… En dehors des publics en structure, yoga, gym douce, self défense, boxe, escrime, arts martiaux… sont proposés par des clubs ou intervenants locaux. Des séances en petits groupes qui permettent de lever les freins à une reprise d’activité physique et sportive. Un temps qui est valorisé par les travailleurs sociaux dans un parcours d’insertion ou de reconstruction des personnes suivies.
Au second semestre 2023, année où l’expérimentation a été mise en place dans le Loiret (les cours ont commencé en 2024 dans l’Indre. L’objectif est de toucher la région au bout de trois ans) auprès des travailleurs sociaux de missions locales, CCAS, associations et accueils de jour de personnes précaires, 270 bénéficiaires ont été totalisés lors de 73 séances.
Particularité de ce dispositif : il a pour bénéfice ultime d’amener les pratiquants vers une activité en club classique. Une pratique qui continue même lorsque l’emploi du temps est bouleversé par une reprise d’emploi et même lorsqu’il y a des enfants en bas âge à gérer. Et cela marche ! Quelques personnes ont déjà intégré un club ou vont intégrer un club à la rentrée.
Dénouer les corps et les esprits
Sur le parquet d’un centre communal d’action sociale, il est possible de voir ainsi à l’œuvre Liliane, professeure de stretching postural de l’association Art et corps, avec des bénéficiaires passées par un centre d’hébergement pour femmes de victimes de violences.
Plus loin, dans les locaux du Secours populaire de Saint-Jean-de-La-Ruelle, un groupe de femmes se retrouve pour pratiquer le yoga avec une intervenante chaque semaine. En franchissant la porte, ambiance zen de fin de cours car celui-ci est plongé dans la pénombre et le calme ! De quoi permettre de dénouer les corps et les esprits après une heure d’efforts. « Ici, bénévoles et bénéficiaires participent ensemble à la séance », précise Laïla, l’une des bénévoles. « C’est un temps pour elles !», estiment, à l’unisson, Liliane et Laïla du Secours Populaire. « Il y a un petit noyau de participantes régulières. La semaine dernière, elles sont toutes venues malgré le rideau de pluie. Elles nous le disent souvent après les cours : ‘’cela fait du bien !’’ ». Une bouffée d’oxygène et d’exercices dans le tumulte des tracas du quotidien.